LA DYSPHASIE : UN TROUBLE SPECIFIQUE D'APPRENTISSAGE GENERATEUR DE QUIPROQUOS
Votre psychologue spécialisée en Neuropsychologie aborde la question de la dysphasie, ce trouble spécifique d’apprentissage qui touche spécifiquement le développement du langage oral, dans ses deux versants, réceptif et expressif.
COMMENT SE CARACTERISE LA DYSPHASIE ?
Plutôt rare, la dysphasie ne concerne que 2 % de la population, avec une majorité de garçons. Ce trouble d'apprentissage comporte trois symptômes principaux, présents à des degrés variables selon les cas.
1°) Le trouble réceptif
Le trouble réceptif de la dysphasie pénalise la compréhension des messages verbaux de façon générale. En effet, l’enfant a peu accès à l’abstraction, aux implicites, comprenant ce qu’on lui dit au pied de la lettre. Par ailleurs, il présente des difficultés à trouver ses mots. L’accès au langage écrit est souvent entravé.
2°) Le trouble expressif
Dans le trouble expressif, l’utilisation des sons est atteinte, l’enfant présentant souvent des difficultés d'élocution. Par ailleurs, la construction des phrases est difficile à appréhender pour l’enfant et son discours se réduit souvent au style télégraphique. En outre, le dysphasique est gêné par un manque du mot. En conséquence, le caractère informatif de son message est perturbé et l’enfant est souvent difficile à comprendre.
3°) Le trouble syntaxique
Dans le trouble syntaxique, c’est l’organisation grammaticale des phrases qui est perturbée. L’enfant produit des phrases construites mais est parfois rendu incompréhensible en raison du caractère grandement erroné de sa syntaxe.
COMMENT PEUT-ON IDENTIFIER LA DYSPHASIE ?
Comme tous les troubles spécifiques d’apprentissage, il est difficile de pouvoir dépister avec certitude la dysphasie avant un certain âge, en raison de la ressemblance de ses manifestations avec d’autres problématiques.
De façon générale, les symptômes de la dysphasie doivent persister durant cinq ans et ce, en l’absence d’éléments qui pourraient justifier ses manifestations, à savoir : une déficience intellectuelle, un trouble sensoriel (en particulier auditif), un trouble neurologique inné ou acquis, un environnement familial peu stimulant, etc…
Réaliser un bilan auprès d’un psychologue spécialisé en neuropsychologie permet d’écarter l’hypothèse du trouble intellectuel, tout en établissant le niveau de compréhension et d’abstraction verbale de l’enfant. Un bilan orthophonique est également indispensable afin de faire le point sur ses compétences langagières, évaluées dans tous leurs aspects (au niveau phonologique, morphosyntaxique, de la compréhension, etc…).
Grâce à l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire, qui réunit au minimum un médecin, un psychologue neuropsychologue et un orthophoniste, la dysphasie peut être identifiée et spécifiée parmi cinq profils principaux, en fonction de l’association des troubles repérés chez l’enfant. Ainsi, la dysphasie peut être :
- phonologico-syntaxique, qui est la plus fréquente et qui touche la prononciation des sons et la syntaxe,
- lexico-sémantique, qui affecte la capacité à dénommer et induit des manques du mot,
- sémantico-pragmatique, qui entrave l’évocation des mots, souvent employés dans un contexte inadéquat, dans un discours plaqué,
- phonologique, qui altère la production des phonèmes et pénalise l’encodage syntaxique, tout en permettant la compréhension verbale,
- réceptive, qui est considérée comme la plus sévère des dysphasies, car cumulant la pauvreté du vocabulaire, les difficultés de compréhension, le trouble syntaxique, ainsi que le trouble phonologique, ce type de dysphasie tend à restreindre fortement la communication de l’enfant avec son entourage et est, de ce fait, propice à générer des troubles du comportement.
QUELS SONT LES TRAITEMENTS DE LA DYSPHASIE ?
Lorsque la dysphasie est diagnostiquée, la base du traitement est la rééducation orthophonique.
Le suivi orthophonique peut s’accompagner d’une psychothérapie auprès d’un psychologue car la dysphasie génère de grandes difficultés de communication, pouvant conduire l’enfant concerné vers le repli sur soi et la dépression. Il est donc important qu’il puisse mettre des mots sur son mal-être.
Ainsi, comme tout trouble d’apprentissage, la dysphasie non reconnue peut avoir des retentissements particulièrement nocifs sur le développement intellectuel et affectif d’un enfant. En effet, au-delà d’un échec scolaire qui est déjà susceptible de générer une détresse psychologique, de par la fragilisation de son estime de soi, il est plus ardu pour cet enfant de verbaliser ses affects, d’élaborer sa pensée, d’aller à la rencontre de l’autre, en un mot de se construire...
Il est donc important de chercher à repérer rapidement la dysphasie lorsqu'elle existe afin de mettre en place les appuis nécessaires au bon développement de votre enfant.
Un bilan psychologique et neuropsychologique peut être proposé par votre psychologue, installée à Nice, afin de faire le point sur ses compétences cognitives générales. Disponible et à votre écoute, n’hésitez pas à faire appel à elle si votre enfant présente une souffrance psychologique, quelle qu’en soit l’origine.