ENFANTS DYSLEXIQUES : LES BONNES PRATIQUES A L’ECOLE ET A LA MAISON
La dyslexie est un trouble d’apprentissage qui affecte entre 5 et 10 % des enfants. Un mode de fonctionnement singulier sous-tend ce trouble et les difficultés qui l’accompagnent doivent être prises en compte dans le milieu scolaire, qui est le lieu d’apprentissage par excellence, mais aussi dans le cadre familial, de façon plus subtile.
1°) COMMENT AIDER UN ENFANT DYSLEXIQUE A L’ECOLE ?
Afin d’aider l’enfant à accéder plus facilement aux différentes notions enseignées, et ainsi à mieux vivre sa scolarité, quelques préconisations faciles à appliquer en classe par les professeurs peuvent être proposées dans le cadre d’aménagements scolaires ou même de façon informelle.
- il s’agit tout d’abord de ne pas pénaliser son orthographe, étant reconnu que la plupart des dyslexiques sont également dysorthographiques,
- ensuite, lorsque la lecture de l’enfant reste laborieuse, lente ou saccadée, mieux vaut éviter de le faire lire devant ses camarades,
- s’agissant des travaux écrits, la reformulation verbale peut grandement aider les enfants gênés par une compréhension difficile des textes écrits et des consignes : cela pourrait leur éviter les contresens et les hors sujets, très pénalisants lors d’une évaluation,
- ne pas hésiter à valoriser les efforts de l’enfant dyslexique, qui se révèle souvent être un élève volontaire, habitué depuis tout petit à compenser des difficultés qui tendent à masquer un travail personnel intense,
- enfin, l’enfant dyslexique, malgré une pensée parfois foisonnante, présente généralement des difficultés de formulation, les mots ne venant pas ou de façon désordonnée, ses textes manquant également de structuration : afin de lui permettre de mettre en forme et de restituer ses connaissances de façon pertinente, un délai supplémentaire pourrait lui être accordé à la fin du temps d’évaluation.
2°) COMMENT AIDER SON ENFANT DYSLEXIQUE A LA MAISON ?
Gérer l’enfant dyslexique à la maison est souvent difficile, en raison des conflits qui émergent lors de certaines situations, notamment les devoirs, qui occupent une place importante dans la relation avec les parents. Pour les parents, il semble donc nécessaire, une fois le diagnostic posé, de prendre du recul et de déléguer, autant que possible. De façon générale, à la maison, vous pourriez :
- vous déculpabiliser quant aux difficultés de votre enfant, ce qui vous facilitera l’acceptation de son trouble et vous permettra d’envisager son avenir avec une anxiété bien moindre,
- proposer à votre enfant une activité extrascolaire (activité sportive ou artistique) à travers laquelle il pourra se sentir valorisé, contrairement à l’école qui, bien souvent, ne le rémunère pas à la hauteur de son implication,
- déléguer l’aide aux devoirs à une personne extérieure à la famille. En effet, le moment des devoirs devient parfois synonyme de conflits parents-enfant, surtout à l’approche de l’adolescence, où l’enfant manifeste un besoin d’autonomie. A ce moment-là, n’hésitez pas à confier cette tâche à un professeur particulier afin de rééquilibrer votre relation, qui sera moins centrée sur la scolarité et les difficultés de votre enfant, favorisant votre rencontre lors de moments privilégiés.
Ainsi, de manière générale, atténuer les effets de la dyslexie d’un enfant, en classe comme à la maison, est peu aisé et nécessite une prise en compte globale de ses difficultés : la connaissance de l’enfant et de ses fragilités vous permettra de mettre en œuvre les outils facilitateurs de sa réussite scolaire et de son bien-être affectif. N'oubliez pas que les professionnels de santé qui l'entourent sont là pour vous accompagner : l'orthophoniste, le psychologue et le neuropsychologue.